Relecture
de la révélation du Christ du point de vue d'une foi critique :
( p 412)
J. Moingt, jusqu'ici, a proposé trois
lectures successives de la Révélation du Christ :
- 1: La première conformément à la
foi de l’Église
Le Christ en Majesté, miniature de l'Evangile du monastère de Saint Andronikov de Moscou, exécutée vers 1374 par Andreï Rublev. |
- 2: Lecture confiée ensuite à
l’exégèse ( actuelle) historique et textuelle, et se demander si
elle confirme l'interprétation traditionnelle, celle qui est passée
dans les dogmes de l’Église...
- 3: – Il s'agit donc enfin de
confronter les énoncés dogmatiques de la tradition à la lecture
scientifique des textes évangéliques, et de le faire dans une
perspective de '' foi critique ''… Que faut-il entendre par là ?:
- 3 a/ « la foi doit accepter
de lire l’Écriture comme le font les savants biblistes de notre
temps... »
- 3 b/ il faut « que la foi
en intégrant à sa réflexion ces nouvelles significations
scripturaires, apprenne à discerner les motivations qui avaient
guidé la tradition de l’Église dans des interprétations
différentes, afin que la foi se garde identique à elle-même dans
la diversité de ses représentations dogmatiques. » ( p
413)
Une '' foi critique '', c'est
- « que la vérité révélée par
Dieu ne peut pas être soumise au jugement de la raison naturelle, »
- « mais que la foi prise ne
tant que lumière de la connaissance émanant de la révélation, ne
peut ignorer ni rejeter à priori le sens qui tombe sous la lumière
naturelle de la raison. L'individu croyant cherchera donc à
concilier sa foi avec la raison commune, en soumettant celle-ci à
celle-là, et en demandant à la première de tenir compte des
critères de vérité de la seconde ; c'est ainsi qu'il entre
dans un processus de ''foi critique ''. » ( p
413)
Que dit l’Église ?
« Elle enseigne que la foi
est une lumière surnaturelle qui vient de la révélation, que Dieu
donne aux hommes quand il leur adresse sa Parole pour éclairer leur
intelligence, afin qu'ils puissent comprendre, et pour mouvoir leur
cœur et leur volonté, afin qu'ils puissent y acquiescer librement
et volontiers... » ( p 415)
« révélation et foi
s'enveloppent mutuellement passant l'un dans l'autre comme l'endroit
ou l'envers l'une de l'autre … la révélation est le dehors de la
foi ... » ( p 416)
La recherche théologique :
« elle refuse de rejeter la
foi dans la pure subjectivité du croyant, et d'enfermer la
révélation dans l'objectivité redoublée d'une Écriture lue par
l'Institution qui en a la garde, ce qui a pour résultat de
déposséder le croyant de la vraie intelligence de sa propre foi et
le met et le maintient en situation de dominé vis à vis de
l'institution qui a la clé du savoir de la foi...(..) La foi serait
donc une ''grâce'' de soumission de la raison à la parole de
l’Église.. » (p 416)
Le théologien... « ne
veut pas s'ériger en propriétaire de la révélation, il admet que
le magistère de l’Église en détienne le savoir souverain, mais
il n'entend pas être démuni de l'intelligence de la foi qu'il
partage avec tous les chrétiens. Aussi questionne t-il la révélation
sur elle-même. » ( p 417)
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