Encore une affaire de « genres »... !
En 1808, Caspar David Friedrich peint une œuvre qui suscite une violente controverse : le retable de Tetschen, où l'on voit – motif récurrent chez l'artiste – une croix au sommet d'une montagne couverte de sapins. Le scandale ne vient pas d'une éventuelle maladresse d’exécution, mais on reproche avec véhémence à Friedrich, d'avoir inversé la hiérarchie des genres, en substituant une peinture de paysage ( genre bas) au plus noble des genres ( la peinture d'histoire à sujet religieux... En effet Friedrich a installé une simple peinture de paysage dans le cadre sculpté d'un retable !
Plus que deux conceptions de la peinture, ce sont deux conceptions du monde qui s'opposent dans les querelles de Friedrich et de la critique néo-classique.
En effet à cette époque, les partisans d'une Hiérarchie des genres, pensent défendre aussi un ordre social... Or justifier le Mélange des genres, ne peut que sous-tendre le brassage social... D'ailleurs ne valorise t-on pas, ainsi :« La dramaturgie romantique du désordre » … ? ..
Dieu ayant créé l'homme à son
image, la peinture de l'homme est plus noble que celle de la nature.
Le Romantisme bouleverse
la hiérarchie des genres au XIXe siècle.
En France, au 17e siècle, la
peinture est codifiée, les genres de peinture sont
hiérarchisés.
La hiérarchie des genres a été codifiée en 1667, par André Félibien (historiographe, architecte et théoricien du classicisme français) dans une préface des Conférences de l'académie :
« Ainsi celui qui fait parfaitement des paysages est au-dessus d'un autre qui ne fait que des fruits, des fleurs ou des coquilles. Celui qui peint des animaux vivants est plus estimable que ceux qui ne représentent que des choses mortes et sans mouvement ; et comme la figure de l'homme est le plus parfait ouvrage de Dieu sur la terre, il est certain aussi que celui qui se rend l'imitateur de Dieu en peignant des figures humaines, est beaucoup plus excellent que tous les autres. Cependant quoi que ce ne soit pas peu de chose de faire paraître comme vivante la figure d'un homme, et de donner l'apparence du mouvement à ce qui n'en a point ; Néanmoins un Peintre qui ne fait que des portraits, n'a pas encore atteint cette haute perfection de l'Art, et ne peut prétendre à l'honneur que reçoivent les plus savants. Il faut pour cela passer d'une seule figure à la représentation de plusieurs ensemble ; il faut traiter l’histoire et la fable ; il faut représenter de grandes actions comme les historiens, ou des sujets agréables comme les Poètes ; et montant encore plus haut, il faut par des compositions allégoriques, savoir couvrir sous le voile de la fable les vertus des grands hommes, et les mystères les plus relevés. L'on appelle un grand Peintre celui qui s'acquitte bien de semblables entreprises. C'est en quoi consiste la force, la noblesse et la grandeur de cet Art. Et c'est particulièrement ce que l'on doit apprendre de bonne heure, et dont il faut donner des enseignements aux Élèves. »
La peinture d'histoire, et de plus d'histoire religieuse, contient, a priori, tous les autres genres qui lui sont subordonnés.
La hiérarchie des genres a été codifiée en 1667, par André Félibien (historiographe, architecte et théoricien du classicisme français) dans une préface des Conférences de l'académie :
Si Paul Delaroche (1797-1856) est un des maîtres les plus célèbres de son temps, c'est en grande partie dû au fait que le genre dont il s'est fait une spécialité convient parfaitement à l'idéal de « juste milieu » de la Monarchie de Juillet |
« Ainsi celui qui fait parfaitement des paysages est au-dessus d'un autre qui ne fait que des fruits, des fleurs ou des coquilles. Celui qui peint des animaux vivants est plus estimable que ceux qui ne représentent que des choses mortes et sans mouvement ; et comme la figure de l'homme est le plus parfait ouvrage de Dieu sur la terre, il est certain aussi que celui qui se rend l'imitateur de Dieu en peignant des figures humaines, est beaucoup plus excellent que tous les autres. Cependant quoi que ce ne soit pas peu de chose de faire paraître comme vivante la figure d'un homme, et de donner l'apparence du mouvement à ce qui n'en a point ; Néanmoins un Peintre qui ne fait que des portraits, n'a pas encore atteint cette haute perfection de l'Art, et ne peut prétendre à l'honneur que reçoivent les plus savants. Il faut pour cela passer d'une seule figure à la représentation de plusieurs ensemble ; il faut traiter l’histoire et la fable ; il faut représenter de grandes actions comme les historiens, ou des sujets agréables comme les Poètes ; et montant encore plus haut, il faut par des compositions allégoriques, savoir couvrir sous le voile de la fable les vertus des grands hommes, et les mystères les plus relevés. L'on appelle un grand Peintre celui qui s'acquitte bien de semblables entreprises. C'est en quoi consiste la force, la noblesse et la grandeur de cet Art. Et c'est particulièrement ce que l'on doit apprendre de bonne heure, et dont il faut donner des enseignements aux Élèves. »
La peinture d'histoire, et de plus d'histoire religieuse, contient, a priori, tous les autres genres qui lui sont subordonnés.
Pour les romantiques, il n'y a pas de hiérarchie naturelle. Dieu est source de chaque chose, et chaque
chose est signe de Dieu ...
Plus encore, la subversion des
hiérarchies de classe ou de genre a été perçue comme
une très sérieuse menace contre l'ordre social, la famille et la
propriété.
Marivaux, Diderot, vont - dans leur
spécialité - contribuer à accentuer cette « subversion des
genres » …
ce texte n'est pas intéressant d'un point de vu artistique
RépondreSupprimerSigné : Sheakspeare