A ce niveau de la lecture du dernier
livre de J. Moingt... J'ai le besoin de reprendre quelques
définitions. En particulier comprendre ce que veulent signifier :
''démythisation'' et ''démythologisation''... Cette différence
est essentielle et situe bien, où se situe le débat :
La démythisation consiste à repérer
des passages de l'ancien et du nouveau Testament, et les considérer
comme des '' fables, des légendes, des contes de fées ''… En
effet, ils ne correspondent pas à notre manière actuelle,
scientifique de voir les choses, le monde, et la nature en
particulier. Démythiser revient alors à '' laisser de côté '' ce
qui offusque, contrarie notre raison. La Bible est expurgée, et elle
est ainsi censurée au nom de la raison, d'une exigence rationaliste
et réductrice.
La ''démythologisation'' considère le
Texte dans sa manière humaine, terrestre, mondaine de parler de
Dieu. Elle considère que la lecture 'croyante' de la Bible suppose
toujours une foi en une Transcendance. Le Texte veut par conséquent
dire et exprimer Dieu.
Démythologiser consiste à retrouver l'intention première du mythe : une foi en Dieu toute nue. Démythologiser c'est bien dérationaliser (retrouver cette foi originelle), tandis que démythiser c'est bien rationaliser (censurer au nom de la raison).
Démythologiser consiste à retrouver l'intention première du mythe : une foi en Dieu toute nue. Démythologiser c'est bien dérationaliser (retrouver cette foi originelle), tandis que démythiser c'est bien rationaliser (censurer au nom de la raison).
Fondamentalement, il ne s'agit pas
d'éliminer les mythes que l'on trouve dans la Bible (ou dans la
mythologie grecque, indienne, etc.), mais de les ''traduire''.
Cette exigence de traduction est la
conséquence de la définition qu'il faut donner d'un mythe. Il ne
s'agit pas d'une histoire idiote ou bonne pour les enfants et les
esprits simples ...
Par exemple : comment parler de
cette conviction que ce n'est pas la mort, mais bien ''Dieu'' qui a
le dernier mot sur ma vie... ? Je peux – à l'aide de ma
culture environnante – chercher à me représenter une image, je
choisirai celle de la ''résurrection'', du réveil ( d'entre les
morts), du redressement, du ''Vivant'' …
Caravaggio. - Le doute de Thomas - 1602-1603 |
Par exemple : je peux comprendre
et lutter contre mes angoisses ; en en parlant comme s'il s'agit
d'êtres qui habitent en moi ( et qui ne sont pas moi ), mais qui
déterminent ma vie. Je les appelle, alors, des démons ou des
esprits impurs.
Démythologiser la Bible, c'est la lire
et l'interpréter sans en rien retrancher ; il s'agit de voir
non seulement ce que le texte dit mais bien aussi et surtout ce qu'il
veut dire. Il convient donc de retrouver, à travers une écriture
humaine, une parole de... Dieu (venue de lui) et qui m'interpelle
dans la foi.
"aucun mythe ne résiste à une analyse causale rigoureuse ou à une interprétation sémantique serrée. Le sens du mythe n'est jamais décelable par une herméneutique savante et insensible.Le sens du mythe frappe directement l'intelligence dans toute sa vigueur sans que celle-ci ait à s'activer considérablement.On n'a pas à essayer de comprendre ou expliquer un mythe, on a seulement à le vivre.Le mythe parle, mais il ne répond pas, c'est à nous de lui répondre par nos actes".
RépondreSupprimer" le mythe est fondateur de l'éthique pour cette raison simple qu'il ne craint pas le temps, et qu'il persiste , envers et contre toute rationalisation ou toute explication.Le mythe n'est pas l'ennemi du logos, il est ce que l'ego recherche, ce que l'ego veut imiter et que le logos ne lui donne pas"
"la fonction d'étonnement et d'éducation du mythe sont toujpurs présentes dans les Evangiles,mais elles y sont clairement divisées. Les miracles mènent la raison à l'émerveillement,tandis que les paraboles et les sermons éduquent et éveillent aux dimensions affectives et éthiques de la réalité humaine, et situent métaphysiquement cette réalité par rapport à Dieu le Père.....le message éthique des évangiles est donc souvent déjà inscrit dans le récit narratif des événements de la vie de Jesus , il est "celui qui fait ce qu'il dit de faire" yves Larochelle -une philosophie de la motivation -éthique, mythe , science
Oui ... très bien dit.
RépondreSupprimerLe mythe réclame une simplicité, au moins celle de s'émerveiller ... Bienheureux les pauvres!