La science alchimique au Moyen-âge
pourrait nous amener fort loin... Une vie n'y suffirait pas ;
celle de Roger de Laron a l'avantage d'être celle d'un chevalier
Templier et lui offre – en ces temps difficiles – l'avantage de
voyager, de faire des rencontres, et lui permettre ainsi de faire des
liens entre la Queste, la Fin'Amor, le Graal, le Grand œuvre, le
trésor des Templiers, et finalement le sens d'une vie.
Puisque nous parlions d'Alchimie,
suivons ce tracé en direction du Graal. Un autre chevalier l'a déjà
suivi, bien avant Roger de Laron : il s'agit de Wolfram né
à Eschenbach en Bavière. On l'a surnommé le
Templier Souabe. A la cour d'Aquitaine, il rencontre des troubadours
qui chantent la Quête du Graal de Chrétien de Troyes. Il est
l'auteur d'une épopée : Parzifal. Il semble ne pas avoir été
satisfait de l'interprétation de Chrétien de Troyes. Lui, déclare
que sa source est un poète appelé Kyot qui vivait en Provence.
Le Graal est gardé par des Templiers,
et sa ''connaissance'' est réservée à quelques « élus »
seuls susceptibles de s'en approcher. Ces élus sont liés par une
fraternité liée par la connaissance de l’alchimie. Dans son
Parzival, Wolfram parle de son instructeur Kiot, le méridional, en ces
termes :
« Kiot, le maître illustre, trouva à Tolède, parmi des
manuscrits abandonnés, la matière de cette histoire, notée en
écriture arabe. »Kiot y aurait découvert qu’un certain Flagétanis très savant écrivit l’histoire du Graal. C’était un homme de grand savoir de la lignée de Salomon, mais en ces temps pré-islamique, Flagétanis (toujours d’après Wolfram) adorait une idole ...
« Le païen Flagétanis découvrit, en examinant les constellations, de profonds mystères dont il ne parlait qu’en tremblant. » Les étoiles lui avaient révélé l’existence du Graal :
« Il était, disait-il, un objet qui s’appelait le Graal. Il en avait clairement lu le nom dans les étoiles. Une troupe d’anges l’avait déposé sur terre. Depuis lors, c’était des hommes devenus chrétiens par le baptême et aussi purs que les anges qui devaient en prendre soin. »
Une Dame avait reçu mission de porter
le Graal : elle avait pour nom « Répanse de joie ».
Wolfram associe le Graal au phénix qui
est le symbole de la pierre philosophale :
« On l’appelle « lapsit exillis ». C’est
par la vertu de cette pierre que le phénix se consume et devient
cendre ; mais de ces cendres renaît la vie ; c’est grâce
à cette pierre que le phénix accomplit sa mue pour reparaître dans
tout son éclat, aussi beau que jamais. »Le parallèle entre la Quête du Graal et la quête de la dame, est constant : il est nécessaire d'acquérir la blancheur nécessaire pour courtiser la Dame et la matière...
L'équivalent gallois de Perceval, est Peredur.. Il évoque le Mercure, celui qui traverse. Perceval signifie aussi "celui qui traverse" et sa quête illustre justement le passage de l'ancien mercure ( qui cherche à l'aveuglette, triomphant de tous les obstacle mais ne comprenant ni le but, ni le sens de la quête) au nouveau mercure, qui connaît le but de la quête.
Avec Bohort ; la pureté d'intention, l'honnêteté profonde, le désintéressement absolu, doivent présider à l'expédition surhumaine de la Queste
Dans les textes d'Hermès Trismégiste, on trouve notamment cette fantastique sentence qui nous éclaire sur la nature du Graal :
« Dieu a fait descendre un grand cratère empli des forces de l’Esprit, et envoyé un messager pour annoncer au cœur des hommes : immergez-vous dans ce Graal, vous, âmes qui le pouvez ; vous qui espérez, avec foi et confiance, vous élever vers celui qui a fait descendre ce vase, vous qui savez à quelle fin vous avez été créées ». Et, continue Hermès Trismégiste : « tous ceux qui prêtèrent l’oreille à cet avertissement et se purifièrent en s’immergeant dans les forces de l’Esprit eurent part à la Gnose, la vivante connaissance de Dieu, et recevant l’Esprit, devinrent des hommes parfaits ».
Le Roi Arthur, voulait qu'à sa Table Ronde, autour de laquelle s'asseyaient les chevaliers, restât une place vide et destinée à recevoir le héros, à la fois ignoré et attendu, et qui sera Galaad. Cette Table, pourrait être la Table d'Hermès, et c'est aux chevaliers de la déchiffrer. Nous en reparlerons la prochaine fois.
La tradition, pour s'adapter au texte de Wolfram d'Eschenbach, rapporte que le Graal fut façonné dans l'émeraude énorme que Lucifer abandonna lors de sa chute sur la terre. Cette noble matière est l'objet de la quête incessante et laborieuse de l'alchimiste... N'oublions pas que pour l'alchimiste : la matière est indissolublement unie à l'esprit...
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