Le premier fiancé de Catherine de Courtenay est Jacques de
Majorque (1274 – 1300), son père est le roi de Majorque. Il
renoncera à la couronne pour devenir franciscain en 1299.
En effet, il rencontre – et sera un proche - de Pierre de Jean
Olivi (1248-1298) un théologien franciscain qui a eu une influence
considérable sur les Franciscains du Languedoc et prône une
spiritualité exigeante ... Il est également impressionné par
l'alchimiste Raymond Lulle (1232-1316) ( né à Majorque, et qui
rejoint les franciscains en 1295 ) et tous – ainsi que Roger de
Laron et Arnaud de Villeneuve - se retrouveront à Montpellier...
Mais avant, cela Catherine et Jacques vivent l'amour parfait... avant
d'être séparés. Et, Jacques préférera renoncer à la succession
de son père, pour devenir franciscain...
En 1294, Catherine de Courtenay
se rend à la cour de Philippe IV le Bel où elle lui prête
hommage pour les terres qu'elle possède en France.
Elle revoit Arnaud de Villeneuve
(1240-1311, médecin, théologien et alchimiste) , qui lui prédit un
mariage avec celui qui restaurera le Royaume de Jérusalem... !
Arnaud de Villeneuve (1240-1311):
illustre alchimiste, médecin et théologien Catalan...
En plus d'une
œuvre médicale innovante, il est l'auteur de nombreux opuscules
religieux qui plaçaient dans une perspective apocalyptique
l'objectif d'une réforme radicale de l'Église. Formé chez
les dominicains, il finit par rompre avec eux pour se rallier
aux thèses des Béguins et des frères Spirituels des franciscains,
prophétisant l'imminence des fins dernières et l'annonce d'un
schisme violent divisant vraie et fausse Église.
Formé par les dominicains et par Ramón
Martí (Raimond Martin) qui l'initie aux études hébraïques,
il est après les années 1290, très influencé par les idées
de Pierre de Jean Olivi, un franciscain « spirituel »
réclamant un respect rigoureux de la règle de pauvreté de l'ordre
franciscain. Il écrit un opusculen annonçant l'arrivée prochaine
d'une part d'un Pape angélique qui effectuerait la réforme de
l'Église et d'autre part de l'Antéchrist. Ses prises de position le
conduisirent à rompre avec les frères Prêcheurs (dominicains) et à
sa rapprocher des Mineurs (franciscains).
Il soignera à
l'occasion le pape Boniface VIII qu'il soulage (en 1301) de
la gravelle grâce à un sceau d'or astrologique.
Arnaud a l'intuition que c'est Frédéric
de Sicile qui est prédestiné à coopérer avec le pape angélique
comme le coopérateur de la réforme de l’Église et de la croisade
pour reconquérir Jérusalem et l'ensemble de la Terre sainte...
Aussi, Catherine est à nouveau fiancée ; et mariée – cette fois-ci -à Charles de Valois , fils du roi Philippe III de France, le 23 avril 1301.
Veuf depuis la mort de Marguerite
d'Anjou l'année précédente, Charles se cherche une nouvelle
épouse … et trouve un excellent parti en la personne de Catherine
de Courtenay, princesse pauvrement dotée mais héritière en titre
de l'Empire latin de Constantinople en tant que petite-fille du
dernier empereur latin Baudouin II de Courtenay.
Certes l'empire a disparu depuis la
prise de Constantinople par Michel VIII
Paléologue en 1261, mais ces prétentions peuvent servir à
justifier des expéditions en Méditerranée orientale.
L'affaire se conclut rapidement entre Charles et les Courtenay, à
l'avantage des deux partis.
Toutefois,
le comte a besoin pour se remarier de dispenses pontificales que le
pape Boniface VIII va marchander...
Le souverain pontife cherche en effet à
pacifier ses États ainsi qu'à chasser les Aragonais de
la Sicile. Boniface VIII propose à Valois de reconquérir l'île
au profit du roi de Naples Charles II d'Anjou, son ancien
beau-père. Contre une décime et d'autres garanties
financières, Charles accepte de se rendre en Italie.
Toutefois, il a soin de retarder son départ, le temps d'obtenir
l'argent pontifical et de célébrer son mariage avec Catherine le 28
janvier 1301.
Moyennement intelligent, démesurément ambitieux et passablement avide, Charles de Valois collectionne les principautés. Il intrigue toute sa vie pour accéder à la Couronne de France sans y parvenir. Charles fut ridiculisé lorsqu'il entreprit de conquérir l'Aragon (1285). Son frère ( Philippe IV) devient roi, qui le fait comte d'Anjou, et lui offre l'hôtel de Nesle...
La guerre menée par Charles de Valois
contre Frédéric d'Aragon et ses partisans siciliens donna ensuite,
en vérité, une idée fort médiocre des capacités du Prince
français...
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