Un livre de Pierre Manent ( Situation
de la France) sert de point d'appui à un débat dans le journal ''la
Croix''. Il attire l'attention sur notre actualité qui aurait
tendance à présenter l'intérêt qu’aurait notre société à
effacer la présence publique du religieux … Il rappelle que si la
Laïcité promeut un état neutre, la société elle, ne l'est pas,
et qu'il n'est pas ''juste'' de s’obstiner à refouler le religieux
dans la sphère privée …
Je serais assez d'accord avec cette
opinion... Et le débat ouvert entre Pierre Manent et Emilie Tardivel
me permet de réfléchir sur les point suivants :
- Il est intéressant d'observer que le
slogan qui nous a permis de répondre à l'attaque criminelle contre
Charlie Hebdo, est « Je suis Charlie »... Nous n'avons pu
dire « nous ... » ; nous avons répondu « je.. »...
L'urgence et la spontanéité du mouvement ne nous permettait pas de
dire ''nous'' ; et si nous avions voulu qu'il en soit ainsi.. ;
nous en serions encore à discuter qui peut bien faire partie du
''nous …'' Donc, ne soyons pas déçus, si ce mouvement – qui a
eu le grand mérite d'exister – n'a pu aller plus loin...
- La loi de 1905 ( qui n'emploie pas le
mot de laïcité) n'avait pas pour objectif de neutraliser religieusement
la société, mais de diminuer la puissance sociale de l’Église,
de la « dés-intégrer » politiquement. Cette
problématique passée, ne concerne pas l'Islam, qui lui – à
l'inverse - est en demande d'intégration...
L'institution Eglise, a grand intérêt à garder son indépendance spirituelle … Malgré les pressions des gouvernants passés, l’Église catholique a su résister et n’a pas été disséminée en autant d’Églises nationales...
- Le communautarisme vient de la revendication de droits qui viennent rompre l’unité de la communauté politique... Là est son danger ; et non pas de la constitution spirituelle d’une communauté.. Le communautarisme, c'est refuser de s'atteler à une œuvre commune, sauf pour y défendre sa part..
« Il n’y a pas de problème de double appartenance. Il n’y a pas d’un côté une citoyenneté céleste, et de l’autre une citoyenneté terrestre. La citoyenneté céleste est une autre manière de vivre la citoyenneté terrestre, de la vivre en perfection, c’est-à dire en vue du bien commun. » Emilie Tardivel
« Après les attentats, j’ai entendu beaucoup de musulmans et musulmanes dire : « Je suis français avant d’être musulman » . Mais il faudrait sortir de cette idée qu’il faut choisir : vous êtes citoyens français parce que vous êtes musulmans… Je veux dire par là qu’il faut aller puiser dans son appartenance religieuse, la plus intime, des motifs pour participer activement à la vie politique. Chaque religion doit faire son apologie, chaque religion doit rendre raison de sa contribution positive à la communauté politique. » E T
Illustrations: œuvres de Blake Flynn
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