Et, la science... ?
Le réel atteignable par la science est
un réel d'interaction et le réel en soi reste voilé (
Bernard d'Espagnat, Traite de physique et de philosophie, 2002)
.
La physique quantique est le terrain privilégié de la mise en
évidence de l'incomplétude, de ce « quelque chose qui
échappe ». la micro-physique rappelle que l'homme n'est pas un
spectateur indépendant du réel qu'il explore mais qu'il en est
partie intégrante. Mesurer et connaître pour le physicien
quantique, 'est agir, interagir sur le réel. Il ne voit donc qu'une
trace de réel... Une telle interaction perturbe nécessairement
l'objet qu'on ne peut connaître comme un « en soi ». Il
y a un vrai butoir à la connaissance de l'objet quantique. Le fond
des choses échappe, le réel en soi est voilé. Quelque chose
échappe, quelque chose qui est de l'ordre de l'origine justement.
La chance de l'humain, c'est que sa
« raison » n'a pas lieu d'abdiquer, mais au contraire,
c'est l'occasion de la confronter au « mystère »...
De quel mystère s'agit-il. C'est le
mystère du connaître.
L'un des essais les plus intéressants
pour repenser l'idée du mystère a été, au XXe siècle, celui de
Gabriel Marcel ( Positions et Approches concrètes du mystère
ontologique, 1949). Ce dernier fait la distinction entre le
problème et le mystère. Le problème est une question que nous nous
posons sur des éléments considérés comme étalés devant nous,
hors de nous généralement. Le propre de la pensée qui se pose des
problèmes est de postuler implicitement que le fait de les connaître
ne modifie pas les éléments du problème. Le cas le plus clair est
celui des problèmes mathématiques classiques.
« Un mystère, écrit
Gabriel Marcel, c'est un problème qui empiète sur ses propres
données, qui les envahit et se déplace par là même comme simple
problème .. » Et encore : « le mystère est
quelque chose dans lequel je me trouve engagé, et ajouterai-je, non
pas engagé partiellement par quelque aspect déterminé et
spécialisé de moi-même, mais au contraire engagé tout entier en
tant que je réalise une unité qui d'ailleurs, par définition, ne
peut jamais se saisir elle-même et ne saurait être qu'objet de
création et de foi. »
Parmi les outils - que notre tradition,
du fond des âges nous fournit pour appréhender le mystère – les
mythes sont essentiels.
Sources: articles de Thierry Magnin
Je ne m'étais jamais posé la question de la différence entre mystère problème... En fait, si je fais partie du problème, c'est un mystère....
RépondreSupprimerÇa me plait bien.
Merci.
T'as tout compris ...!
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