LE ROYAUME d’Emmanuel
Carrère, est un livre dont 'on parle' beaucoup, et que je lirai.
Je
suis satisfait que l'on en parle ainsi, parce qu'il fait référence
au christianisme, et à la foi... Je ne connaissais pas cet auteur,
et j'apprends avec intérêt que de 1990 à 1993, dans sa trentaine,
E Carrère se disait chrétien fervent, allant à la messe chaque
matin, écrivant au quotidien dans ses carnets des commentaires sur
l'Evangile de St-Jean, se mariant à l'Eglise, baptisant ses deux
fils … Puis, la ferveur l'a quitté, même si le christianisme ne
l'a pas lâché... Pour la nouvelle traduction de la Bible chez
Bayard, il a travaillé sur l'évangile de Marc. Erudit, il revient
semble t-il ( je ne l'ai pas encore lu …), sur sa crise mystique.
Il s'interroge sur ce qu'est « être chrétien », et
aujourd'hui, il se dit non-croyant …
Ce parcours de foi,
m'intéresse... Je m'y retrouve.
E Carrère dit : «
si, comme moi, on ne croit ni à la résurrection du Christ, ni au
fait qu’il soit né des entrailles d’une vierge, on peut en tirer
la conclusion que le christianisme est intéressant
culturellement...(...) En terme de vérité, ce serait aussi absurde
que de s’intéresser aux théories anciennes sur la circulation du
sang, par exemple – hormis quelques historiens des sciences et
de la médecine, plus personne n’en a l’usage, car elles sont
fausses. Il serait donc cohérent de raisonner ainsi à l’égard du
christianisme, mais je n’y arrive pas. Alors que je ne me
définirais pas comme un croyant, il y a quelque chose qui me
paraît résister, quelque chose qui me reste extrêmement précieux
et qui n’est pas purement moral et culturel : il y a
cette folie du christianisme dont Paul parle très bien, qui va à
l’encontre de tout ce que l’on croit savoir du monde, de la
manière dont il tourne et fonctionne, et donc de la façon dont nous
devons nous y ajuster. Il me paraît très difficile de me passer de
cette folie-là. »
Il est très difficile
d'échanger, et donc de dialoguer dans un grand souci de sincérité,
sur ce qui a trait au « croire » ou « ne pas
croire »... La certitude me semble alors plutôt idéologique...
On parle assez souvent de
la « folie » du christianisme, en l'opposant aux
« sagesses » des spiritualités orientales... C'est vrai
que le christianisme prend en considération le tragique de
l'existence. Elle serait une religion plus réaliste qu'une
spiritualité qui défendrait l'illusion de l'ego, par exemple...
Forcir ainsi les traits ne me semble pas juste. Il y a une sagesse
dans le christianisme, qui reprend beaucoup des intuitions du
Bouddhisme, dont le vocabulaire, le langage d'ailleurs me semble plus
compréhensible pour moi aujourd'hui...
Rapprochez, l'idée
que l'ignorance est la source de la souffrance ( du Bouddhisme) ,
avec la compréhension de cette phrase de St-Paul « Je
ne fais pas le bien que j'aime, mais le mal que je hais » ;
et vous aurez les bases d'une sagesse pour aujourd'hui... Mais qui
dit Sagesse, ne parle pas encore de religion, puisque l'on fait
l'impasse sur sa dimension « surnaturelle »...
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