Jean Bastaire ( 1927-2013) , philosophe et écrivain
catholique ( il se disait héritier de Péguy et de Claudel) est
décédé ce mois d’août.
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Peinture de Marie Findlay |
« Jean Bastaire a joué un très grand rôle dans la
redécouverte de la dimension cosmique de la théologie. Pour lui, la
promesse de salut n'est pas destinée à l'homme seul, mais à
l'ensemble de la Création dont il est responsable. » Patrice
de Plunkett ( journaliste)
« Je rame depuis près d'un quart de siècle sur l'océan de
l'écologie chrétienne dont on commence seulement à pressentir
l'immensité temporelle et spirituelle », J Bastaire à P. de
Plunkett.
« Le corps du Christ est
plus étendu qu’on ne le pense. » Péguy
Cette interrogation sur l'Eglise fait écho, à ce témoignage
rendu par
le pape François, à un incroyant : Eugenio
Scalfari, directeur du journal La Republica.
« Vous me demandez si le Dieu des chrétiens pardonne ceux
qui ne croient pas et ne cherchent pas la foi »... Très
bonne question ! « Ne pas croire », serait-il une
faute pour un chrétien .. ?
Non ! Même aux yeux de celui « qui croit », si
tu ne crois pas, à mes yeux, tu n'es pas en faute … ! Je sais
que la miséricorde de Dieu est sans limite..., et «
Le péché,
précise le pape, même pour ceux qui ne croient pas, est
d’aller contre sa conscience. L’écouter et lui obéir signifie
en effet prendre des décisions face à ce qui est perçu comme bien
ou mal. Et c’est sur cette décision que se joue la bonté ou la
méchanceté de notre action »
Et sur la question de l'Absolu, et de la Vérité absolue … Il
était temps, enfin, de passer à autre chose qu'une simple
condamnation du « relativisme », argument
insatisfaisant...
la question est classique : «
Existe t-il une seule
Vérité ( remise en cause par la modernité des « Lumières »),
ou seulement une série de vérités relatives et subjectives ?»
Et bien, non ! Il ne s'agit pas au « croyant »
d’asséner La Vérité... !
« je ne parlerais pas de
vérité « absolue », pas même pour le croyant, au sens
où l’absolu est ce qui est détaché, ce qui est privé de toute
relation. Or la vérité, selon la foi chrétienne, est l’amour de
Dieu pour nous en Jésus-Christ. Donc la vérité est une relation !
C’est tellement vrai que chacun de nous saisit la vérité et
l’exprime à partir de lui-même : de son histoire et de sa
culture, de la situation dans laquelle on vit, etc. »
La vérité ne saurait être absolue, car elle est relation et «
chemin » permanent, ce qui ne fait pas d’elle un élément «
variable et subjectif » pour autant.
François nous donne l'exemple d'un véritable dialogue, en ce
sens que son but est la recherche de la vérité. Entrer dans un
dialogue, pour le chrétien c'est se laisser interroger pour
s'obliger à la cohérence, coller à la réalité, et savoir rendre
compte, comme le dit saint Pierre, de l’espérance qui l’habite.
François confirme encore une fois son appel, adressé à l’Église
depuis le début de son pontificat, à sortir aux “
périphéries
de l’existence humaine”, c’est-à-dire à ne pas rester
entre paroissiens mais à sortir sur les parvis, à la rencontre des
non-croyants.