Quelle richesse
que ce livre ! Il y a là sujet à une bibliothèque … !
J. Moingt part
maintenant à la recherche de cet « Autre » : sujet
de ma foi ? Il observe également les arguments de ceux qui
s'ils acceptent de se poser cette question, refusent de l'exprimer
dans un langage religieux …
« Si
l'on admet donc qu'il y a une surnaturalité et une transhistoricité
en l'être humain, alors on se trouve peut-être en face de l'origine
ultime du divin » J. Ferry
en débat avec M. Gauchet..
* Peut-on entièrement rendre compte de soi, par soi-même ?
La
transcendance... ?
Moïse devant le "buisson ardent" |
« Il y a
la transcendance de l'autre homme, si semblable à moi, mais qui se
refuse à se réduire à moi, autant que moi à lui ... » (
p 107)
Transcendance de
la société... de l'histoire …. du monde … ?
Et, la
transcendance divine ?... « elle ne peut être éliminée
à priori... »
- Ou bien, le Dieu
des religions est intervenu dans les lointains de
l'histoire pour se révéler à l'homme,
- ou bien, l'homme
portait en lui de tout temps le nom de Dieu écrit par la même main
qui lui a donné la vie ?
« Nous
disposons de deux bases solides :
- la présence
d'un croire religieux dès le début d'une écriture de l'histoire
humaine
- d'autre part,
le fait d'un croire anthropologique qu'il est légitime d'estimer
primordial puisqu'il est constitutif de l'existence humaine. »
(p 108)
Un grain de sable par Mati Klarwein (1963-65) |
« Notre
parcours d'histoire, c'est de la religion, du sacré, du divin, des
dieux, mais pas Dieu lui-même... » !
« Les
homme n'ont pas eu besoin de Le chercher, ils l'ont trouvé, car il
était avant eux là où ils le découvrent. » ( p 110) ..
« Le monde divin est à la fois l'enveloppe et l'envers du
monde physique et humain, au-dessus et au-dessous, il en est
l'hypostase ... » ( p 111)
En effet, J.
Moingt parcourt l'histoire des religions, et je ne peux ici tout reprendre …. et arrive au dieu unique... sommet d'un panthéon...
Au passage, il lit Paul Veyne, le grand historien, qui se pose la
bonne question : Les grecs ont-ils cru à leur mythes ?
« sans
aucun doute, répond-il d'entrée de jeu, et c'est nous qui avons
tort de nous en scandaliser : qu'on parle de mythe, de vérité,
de croyance, de fiction ou d'histoire, il ne s'agit là que de
productions culturelles de l'imagination transcendantale ; quand
on étudie les croyances, il faut partir du principe que la vérité
est plurielle et analogique, car chaque culture, chaque société,
chaque époque a son programme, ses normes et ses critères de
vérité ; et l'auteur y revient en conclusion, car la vérité
n'est pas un invariant transhistorique, mais une œuvre de
l'imagination constituante... (
c'est du P Veyne …)
Les grecs étaient capables de
critiquer leurs propres mythes, d'en rejeter le merveilleux et tout
ce qu'ils jugeaient indigne de la divinité, mais ils avaient leur
manière d'y croire, de même qu'ils avaient leur façon, qui n'est
plus la nôtre, d'écrire l'histoire... »
la "résurrection" de Lazare Rembrandt (1630 ) |
Personnellement,
je tiens les mythes pour une expression de transcendance, c'est à
dire d'une réalité qui ne s'en tient pas à limitation obligée de
nos sens et de notre raison …
J. Moingt conclue
sa lecture de P Veyne, par « C'est pourquoi nous,
aujourd'hui, qui ne croyons plus aux mythes ou qui en avons d'autres,
nous pouvons reconnaître l'authenticité de la foi aux dieux des
hommes des temps anciens sans la réduire à la crédulité dans
leurs mythes. » ( p116)
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