dimanche 11 janvier 2015

Lecture : De la croyance à la foi critique – J. Moingt -5/99-

Quelle richesse que ce livre ! Il y a là sujet à une bibliothèque … !

J. Moingt part maintenant à la recherche de cet « Autre » : sujet de ma foi ? Il observe également les arguments de ceux qui s'ils acceptent de se poser cette question, refusent de l'exprimer dans un langage religieux …
«  Si l'on admet donc qu'il y a une surnaturalité et une transhistoricité en l'être humain, alors on se trouve peut-être en face de l'origine ultime du divin » J. Ferry en débat avec M. Gauchet..
* Peut-on entièrement rendre compte de soi, par soi-même ?

La transcendance... ?
Moïse devant le "buisson ardent"
« Il y a la transcendance de l'autre homme, si semblable à moi, mais qui se refuse à se réduire à moi, autant que moi à lui ... » ( p 107)
Transcendance de la société... de l'histoire …. du monde … ?

Et, la transcendance divine ?... « elle ne peut être éliminée à priori... »
- Ou bien, le Dieu des religions est intervenu dans les lointains de l'histoire pour se révéler à l'homme,
- ou bien, l'homme portait en lui de tout temps le nom de Dieu écrit par la même main qui lui a donné la vie ?
«  Nous disposons de deux bases solides :
- la présence d'un croire religieux dès le début d'une écriture de l'histoire humaine
- d'autre part, le fait d'un croire anthropologique qu'il est légitime d'estimer primordial puisqu'il est constitutif de l'existence humaine. » (p 108)

Un grain de sable par Mati Klarwein  (1963-65)
« Notre parcours d'histoire, c'est de la religion, du sacré, du divin, des dieux, mais pas Dieu lui-même... » !
«  Les homme n'ont pas eu besoin de Le chercher, ils l'ont trouvé, car il était avant eux là où ils le découvrent. » ( p 110) ..  « Le monde divin est à la fois l'enveloppe et l'envers du monde physique et humain, au-dessus et au-dessous, il en est l'hypostase ... » ( p 111)

En effet, J. Moingt parcourt l'histoire des religions, et je ne peux ici tout reprendre …. et arrive au dieu unique... sommet d'un panthéon... Au passage, il lit Paul Veyne, le grand historien, qui se pose la bonne question : Les grecs ont-ils cru à leur mythes ?
« sans aucun doute, répond-il d'entrée de jeu, et c'est nous qui avons tort de nous en scandaliser : qu'on parle de mythe, de vérité, de croyance, de fiction ou d'histoire, il ne s'agit là que de productions culturelles de l'imagination transcendantale ; quand on étudie les croyances, il faut partir du principe que la vérité est plurielle et analogique, car chaque culture, chaque société, chaque époque a son programme, ses normes et ses critères de vérité ; et l'auteur y revient en conclusion, car la vérité n'est pas un invariant transhistorique, mais une œuvre de l'imagination constituante... ( c'est du P Veyne …)
la "résurrection" de Lazare Rembrandt (1630 )
Les grecs étaient capables de critiquer leurs propres mythes, d'en rejeter le merveilleux et tout ce qu'ils jugeaient indigne de la divinité, mais ils avaient leur manière d'y croire, de même qu'ils avaient leur façon, qui n'est plus la nôtre, d'écrire l'histoire..
. »

Personnellement, je tiens les mythes pour une expression de transcendance, c'est à dire d'une réalité qui ne s'en tient pas à limitation obligée de nos sens et de notre raison …


J. Moingt conclue sa lecture de P Veyne, par «  C'est pourquoi nous, aujourd'hui, qui ne croyons plus aux mythes ou qui en avons d'autres, nous pouvons reconnaître l'authenticité de la foi aux dieux des hommes des temps anciens sans la réduire à la crédulité dans leurs mythes. » ( p116)

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