Les croyances emplissent notre vision
du monde... Ce qui est évident sur le plan moral, ou religieux,
apparaît beaucoup moins sur le plan économique.
Si en sciences physiques, la
représentation que se fait un physicien de l’énergie atomique et
celle que s'en fait l'homme de la rue, sont assez éloignées …
cela a peu d'importance ( on pourrait s'en alarmer, si on
réfléchissait sur le nucléaire, ou les bio-technologies … !),
puisque l'opinion du savant a seule une influence sur la production
de l’énergie atomique …
En matière de croyances économiques –
au contraire - ( et tant mieux …), c'est l'opinion de l'homme de la
rue ( au moins en démocratie …) qui devrait être décisive.
Quelle en est la part de rationalité,
de passion … ? Les différences idéologiques traversent nos
pays, nos milieux, nos partis …
Le terme de « liberté
économique », est pour certains l'objet d'un dogme. Et
parfois, y cohabitent deux croyances contradictoires : l'une
attachée au dogme libéral, l'autre au bienfaits de la protection de
l’Etat... Chaque classe, ou milieu social a sa propre démonologie :
le fisc, les fonctionnaires, les charges sociales, les impôts, les
profits, les juifs, les américains, les communistes, les immigrés
….
Bien sûr, il y a dans ces croyances,
des éléments de réalité objective...
En général, les « croyances »
( économiques, ou autres …) sont schématiques et simples. Aussi,
diverses institutions, comme la monnaie ou peut-être l'Europe …
apparaissent trop complexes, et sont moins abordées … ou
« caricaturées » : « c'est plus cher avec
l'Euro »... » C'est la faute à l'Europe .. » etc
..
C'est vrai, il n'existe plus de « purs
libéraux », cependant pour beaucoup, le libéralisme est un
système cohérent de pensée.
Les « croyances » sont plus
vécues que pensées, elles élaborent des représentations, et
agissent. Elles sont passionnelles, parfois « magiques »,
simplificatrices, elles encouragent à l'action et promettent le
meilleur ou le pire …
On pourrait se demander aussi, si ce
n'est pas ce que l'on fait, et surtout ce qui est ; qui
détermine la croyance à « ce qui est ».
( Sources : « inspirées »
par Georges Vedel : Universitaire, sciences politiques, +2002 )
Janv 2010, Couverture de Renault trucks magazine |
Fort de cette réflexion... Je pense
traquer quelques « croyances » dans la logique
néo-libérale qui inspire notre fonctionnement. Ainsi, n'est-on pas
en droit de s'interroger sur le fameux « coût du travail »
impliquant des mesures d'austérité pour atteindre le sacro-saint
équilibre des comptes publics... ?
Faut-il admettre que budget de l'Etat
et de la bourse d'un ménage sont équivalents … ?
- Une épargne conséquente des
ressources peut-elle être compatible avec le système économique
qui prétend régir les rapports humains par la compétitivité et la
course au profit. Est-ce crédible ?
- Un « développement durable »
- libéral - laisse entrevoir que des technologies appropriées
seront forcément découvertes afin de remédier à chaque
déséquilibre créé par la Sainte Croissance. Est-ce crédible ?
- La croissance est-elle une divinité ?
Elle serait éternelle... Est-ce crédible ?
« Refuser l'illusion
financière, c'est ne pas admettre la croyance selon
laquelle nous n'aurions qu'à nous soumettre à une finance
de plus en plus dérégulée comme le seul moyen d'atteindre la
prospérité. » Gaël Giraud ( jésuite )
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