samedi 3 mai 2014

Christianisme et Libéralisme, s'opposent... -2/2-

« Être chrétien, c’est refuser la fatalité » écrit le jésuite Gaël Giraud
G Giraud, parle d'une « panne eschatologique », après les utopies du XXe s., il n'y a plus de grand récit à la disposition de notre génération, qui lui permettrait de s'inscrire dans le passage des générations … Jusque dans les années 80, on a cru que la finance était le moteur de la prospérité... La droite comme la gauche a dérégulé …



G. Giraud démontre les impasses d'une économie financiarisée et mortifère, fondée sur la croissance à tout prix, et propose de la réorienter vers le bien commun des générations futures.
Le néolibéralisme est échafaudé sur l'idée que l'on peut privatiser la totalité des biens sociaux. L'écologie contribue à nous faire prendre conscience que c'est là une utopie mortelle et que la plupart des biens qui nous font vivre comme la monnaie, le travail ou les ressources naturelles sont des « bien communs », c'est à dire disponibles à tous, mais dont la privatisation supprime l’accès, et qu'il est impératif de préserver.
G. Giraud nous fait réfléchir, sur le caractère de bien commun de la monnaie... De même l'idée néolibérale selon laquelle le travail peut être la variable d'ajustement est mortelle... Le travail est un bien commun !
Aujourd'hui, G Giraud est convaincu que la transition énergétique est la voie de sortie par le haut de la trappe déflationniste dans laquelle l'austérité budgétaire et les excédents de dettes privées ( et non pas de dettes publiques ) enferment le continent.


Dans son dernier livre, Décroissance ou Décadence, le journaliste Vincent Cheynet questionne la volonté de liberté sans limites qui se donne à voir dans nos sociétés.
« La décroissance soulève d’abord un enjeu anthropologique… Les termes croissance, développement – fût-il « durable »… - libéralisme, libéral-libertarisme, progrès ou productivisme participent d’une même idéologie : celle de l’illimité. » V. C.
« Cela ne touche donc pas que le domaine de l’économie, mais aussi celui de la culture et des mœurs. La croissance est un « fait total » qui englobe toutes les dimensions de notre existence et de notre société. Nous sommes dans des sociétés dont le fondement devient le refoulement, la transgression et la destruction de toute limite. Comme le rappelle le philosophe Jean-Claude Michéa, le libéralisme économique « de droite » et le libéralisme culturel « de gauche » ne s’opposent pas mais font système. (…)  C’est au nom des mêmes arguments que sont, par exemple, revendiqués le travail le dimanche et la libéralisation de la consommation de drogues.
Or, la condition de l’humanité, et celle de la liberté, c’est l’intégration de la limite. La destruction de la nature n’est que la conséquence de cette incapacité à nous en fixer. Conjointement, la déréliction sociale qui en est la conséquence ouvre la voie aux fanatiques et intégristes de tous poils. » V. C.

Nous somme là, à mon avis, dans cette absurde logique binaire, dans laquelle l'actualité nous enferme … Ainsi, cette question du « Mariage pour tous » qu'a instrumentalisé la droite réactionnaire d'un côté, et le libéralisme ( de droite ou de gauche ) d'un autre côté. Un contrat de droit civil qui réglemente la vie de tous les français ( quelque soit leur orientation sexuelle ), ne donne pas carte blanche à ce désir mortifère de pouvoir avoir droit à tout : ainsi de ce « droit à l'enfant »... !  Il s’agirait alors de faire plier la nature aux désirs et fantasmes des adultes. Nous signifions par là notre incapacité à accepter les limites que nous donne la nature.
L'idéologie utilitariste et capitaliste chosifiant la personne, peut ainsi fantasmer sur toutes les possibilités biologiques et techniques qui nous sont accessibles … !
La société de consommation, nous fait régresser à vouloir satisfaire toutes nos pulsions.
Il s'agit aujourd'hui, d'être dans le discernement, c'est à dire d'être en capacité de dire oui ou non... Le libéralisme, nous interdit de dire non... Ne jamais résister !

Sources : revue des réseaux Parvis, et La Vie.

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