lundi 11 novembre 2013

Les conversions -3- vers le christianisme


Conversion vers le christianisme , et le catholicisme en particulier :
Fatima ( elle avait 25 ans) raconte que, bien que musulmane, elle est entrée dans une église catholique avec une amie. Au moment où elle a franchi le portail, elle a vu un écriteau qui a remis en question ses croyances. On pouvait y lire: « Notre-Dame d'Afrique, priez pour nous et priez pour les musulmans ». Cette phrase, dit-elle, l'a touchée, parce que son éducation musulmane lui avait inculqué « cette idée que les juifs et les chrétiens, il ne faut pas les fréquenter ». Quand elle a vu qu'il y avait un Dieu d'amour qui priait aussi pour les musulmans, elle s'est alors mise à cheminer.

Pour Rachid, ce sont les massacres, au nom de Dieu, qui l'ont marqué. Les meurtres de sept moines dans le triangle de la mort, à Médéa, où il habitait, ont provoqué des remises en question.

Ces événements, conjugués à la lecture de Saint Augustin (qui était Berbère) et aux valeurs de la famille, l'ont transformé. « J'étais musulman et on nous présentait Dieu comme quelqu'un de suprême chargé de surveiller nos moindres fautes, nos moindres gestes, pour nous punir. Je me suis dis que ce n'était pas le Dieu que je cherchais. ». « Depuis que je suis baptisé, je fais un retour sur la foi de mon grand-père. Le Coran, j'ai toujours eu de la misère à en lire plus de deux vers. Maintenant je fais des efforts... »


« Ce qui est beaucoup en croissance, mais ça touche peut-être moins la conversion comme telle, ce sont des gens qui complètent l'initiation chrétienne, c'est-à-dire qui ont été baptisés mais qui complètent » Père Faubert

L'abbé Faubert croit que les catholiques pratiquants en ce début de siècle sont des catholiques de conviction profonde, mais qu'il y aura aussi toujours des catholiques de tradition, de référence. Des gens qui ne vont jamais à la messe, ou alors pour des occasions spéciales seulement, comme Noël, des funérailles ou un mariage. « Le défi c'est d'avoir des gens capables de dire pourquoi ils croient, à quoi ils croient, et pourquoi ils pensent que cela peut avoir de l'allure dans une société moderne ».
Monique ( la cinquantaine ) et Janick ( 25ans ) , deux catholiques de tradition sont devenus baptistes.
On est né dans une religion comme tout le monde, dit-elle, sans savoir pourquoi on est né dans cette religion. Elle a complètement abandonné la pratique religieuse jusqu'à ce que des événements tristes ( la mort de proches ) provoquent une remise en question. Son mari était retourné à l'église catholique, mais il était déçu. « On ne s'occupait pas du bien de l'âme de la personne, ce n'était qu'une tradition », dit-elle.


Sa voisine lui dit qu'elle est membre du mouvement évangélique, baptiste, et commence à lui parler de cette religion. Pendant qu'elle me parlait, dit Monique, « je me sentais connectée à une autre réalité ». ... « Ce n'était pas une religion, c'était une relation. La religion, ça vient de l'homme. On naît dedans, mais il faut naître de nouveau »
Catholique de naissance, Janick a vécu une crise existentielle, il s'est posé des questions sur l'existence de Dieu après la mort, jusqu'à ce qu'il en arrive à ne plus croire en rien. « Mais il y avait comme un paradoxe. Dans les moments difficiles, je pouvais parler à Dieu », dit-il.

Un an plus tard, il se faisait baptiser comme adulte consentant.

« Les convertis viennent en grande majorité du catholicisme. » … « Ce que les gens trouvent quand ils viennent dans nos églises, c'est l'amour fraternel. Il y a une joie, une simplicité, ils aiment comment ça se passe. Ils aiment entendre parler de Dieu de façon ouverte, honnête et d'une façon compréhensible. Ce n'est pas juste des mystères cachés, mais on expose ce que Dieu enseigne à travers les écritures » Michel Habib, pasteur baptiste



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