Après la mort de Roger de Laron, l'abandon du château jusqu'à
l'oubli même du nom de Laron ; puisque les ruines castrales
sont très vite nommées ''de Rochein ''…
Après la mort de Roger
de Laron, donc, seules les légendes rappellent l'existence, ici,
d'un chevalier au service du Temple... Des histoires ont circulé et
bien sûr, l'existence d'un trésor est évoqué. Avant de vous
raconter la légende du trésor des Templier au Château de Laron ;
je voudrais vous évoquer les éléments historiques, éclairées par
les chroniques proches de Roger de Laron...
Évidemment, les templiers sont très riches en domaines, ils
gagnent beaucoup d'argent, ont de nombreux bénévoles et ne payent
aucun impôt... Il est difficile d'envisager qu'il n'y aurait rien
eu 'dans les caisses' lors de leur arrestation, le vendredi 13
octobre 1307... Sauf si, les templiers pressentant l’imminence de
l’intervention de Philippe le Bel, n'avaient débarrassé les
commanderies de tous les documents, comptes, archives diverses en
leur possession.
Les Templiers ont occupé la Terre-Sainte pendant plus de deux
siècles, fouillant, commerçant, et sans doute récupérant aussi de
nombreuses reliques et de nombreux textes antiques. Ils sont même
persuadés d'avoir mis la main sur des objets liturgiques et sacrés
des premiers temps du christianisme.
Le trésor des Templier a été en
partie dispersé en lieux ''sûrs'', et regroupé en partie en
Angleterre et en Ecosse...
Une partie, avec Gérard de Villers (
le
précepteur de France) et Hugues de Châlon, qui ont
amené en Angleterre des coffres du Trésor Général.
Une autre partie, aurait été
transportée vers l'Aquitaine, via les commanderie de Paulhac, puis
de Fouqueure et de Barbezières. pays peu accessible aux hommes de
Philippe le Bel, et terre provisoire de refuge pour les Templiers et
leur Trésor.
A noter, les traces historiques d'Humbert Blanc, le précepteur de
l’Auvergne, qui a échappé à la rafle du 13 octobre 1307. Il a
fui en direction de l’Angleterre. Il y est ''arrêté'' en 1309, et
jugé pour la forme, puis remis en liberté, à condition qu’il
revête l’habit des cisterciens.
D'ailleurs, les Templiers en Ecosse
auraient participé de façon décisive à la bataille de
Bannockburn le 24 juin 1314, et Robert Bruce les auraient ensuite
protégés...
Je peux facilement envisager que les
motifs de la visite de Roger de Laron en Angleterre, concerne les
affaires du Temple, même si aucun document historique ne le relate.
Je reviens à cette histoire que l'on
se raconte, et qui daterait de bien après la fin du Moyen-âge …
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Château de Laron aujourd'hui |
Dans les souterrains, relevés
d'ailleurs par Louis Guibert, en 1893, une salle présente un mur du
fond, avec la trace d'une ouverture possible … En effet, dit-on,
cette façade s'ouvre aux douze coups de minuit - le jour de Noël -,
et permet d’accéder à une cavité remplie de richesses : une
partie du trésor des templiers, enfermée ici par Roger de
Laron... !
Ce ''secret'' se transmet de
générations en générations ; sans que personne n’ose se
risquer à aller plus loin dans l'exploration ; sachant que –
si la question est évoquée - chacun relie cette entreprise aux
affaires du Diable, avec le risque d'y perdre son âme ...
Roger de Laron aurait ramené d'Italie,
un serrurier qui avait inventé des portes capables de s’ouvrir et
de se fermer sans utiliser de clés, uniquement par la vibration
émise par un gong ou par une cloche précise. Par ce procédé,
Roger avait fait aménager un endroit secret dans les souterrains de
son château, dont les parois du fond s'entrouvraient une seule fois
dans l'année, au bruit de la cloche de l'église de Saint-Julien
sonnant minuit le jour de Noël. Toutefois, pour empêcher qu'on
emporte le trésor, l'ouverture de la cavité ne durait que le temps
de la résonance des cloches.
Pourtant - 4 siècles plus tard - un
jour, Pierre Marchand, qui a sans-doute reçu le secret d'un parent,
ne peut plus de par ses activités de laboureur, nourrir sa famille..
Il décide d'aller, lors de la prochaine nuit de Noël, récupérer
une partie du trésor du Temple afin de vivre plus facilement.
Connaissant le risque de rester enfermé dans la cave du trésor,
mais ne pouvant, par serment familial, partager son secret, Pierre
Marchand demande à André, son plus proche ami, de venir voir, en
cas de disparition le lendemain de Noël, s'il a laissé une trace de
son passage dans les souterrains. Et si cela est, de faire
disparaître toute trace et - surtout- de jurer de ne jamais en
parler à personne.
Quand Noël arrive, André assiste à la messe à l'église
de Saint-Julien le Petit, mais ne voit pas Pierre. Le lendemain,
Pierre n’a pas réapparu. Fidèle à son ami, il va, le soir et
malgré un froid intense, dans les ruines du château muni d’une
lanterne. Il connaît le chemin qui mène aux souterrains du vieux
donjon pour l'avoir parcouru pendant sa jeunesse avec Pierre. Il
allume sa lanterne alors qu'il parvient à l'escalier qui descend
vers les caves sombres du château de Rochein (Laron).

André suit les traces laissées par Pierre, jusqu'à un
escalier obscur, et un amoncellement de pierres qui devaient boucher
le passage. Luttant contre sa peur, mais comprenant qu'il s'agit là
de la trace dont avait parlé Jean, André s'engage dans la descente.
Après quelques marches, il pénètre dans une petite fosse ...
L'explorant alors à la lueur de sa lanterne, il remarque qu’au
pied du fond de la fosse se trouve des bouts de doigts sectionnés à
hauteur de la première phalange. Il y a aussi un calice qui brille
intensément à la seule lumière de la lanterne, et il n'y a rien
d'autre.
Aux débris sanglants qu'il ramasse dans la fosse, André devine
qu'un drame s'est déroulé là, et que Pierre en est sûrement la
victime. Impuissant face au mur, qu'il cogne et gratte, et commençant
à suffoquer dans la fosse, André ramasse le ciboire, remonte, et
rebouche avec les pierres laissées là le passage à la fosse, afin
d'effacer la trace du passage. Il sort des souterrains, il se doute
bien que le mur de la fosse contient la clé du mystère de la
disparition de Pierre mais, tenu par son serment et n'en sachant pas
beaucoup plus, il ne peut se parjurer en demandant de l'aide.
Peu de temps après, tourmenté mais décidé à ne pas se
parjurer, André décide de se confesser au curé et d'obtenir qu’une
messe soit dite à la mémoire de Pierre. Pour prix de cette
dévotion, il remet le ciboire au curé en lui affirmant que tel
était le voeu de Pierre avant qu'il disparaisse, mais il ne dit pas
un mot sur le passage des souterrains du château.
Lui-même tenu au secret confessionnel, et ne sachant comment
justifier la présence d'un ciboire décoré de pierres précieuses
dans sa paroisse, le curé de Saint-Julien le Petit remet la coupe à
l'évêque de Limoges.
On pourrait penser que, surpris de la beauté d’un tel don,
l'évêque fasse expertiser la coupe par des orfèvres, sans rien
révéler de son origine... On dit que le ciboire d’André était
en en moldavite, une pierre classée précieuse, d'une gemme brun
vert, qui provient de Moravie et serait d'origine météorite.
On ne peut que faire le rapprochement avec le Saint-Graal...
Certaines légendes relatives au roi Arthur et aux chevaliers de la
Table Ronde, prétendent que le Saint Graal, qui aurait recueilli le
sang du Christ, aurait été taillé dans cette gemme.
Ainsi, le ciboire de Roger de Laron aurait pu entrer dans la
grande légende du Graal .
Mais, trouvant – sans doute - trop lourd pour lui le mystère de
cet objet, l'évêque de Limoges fit don du précieux calice au Saint
Père le Pape, qui venait d'inaugurer son pontificat...
Le trésor du Temple est-il toujours enfoui sous les ruines du
vieux château de Rochein ( Laron) ?