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Buste Romain de Flavius Josèphe |
Voici les textes extraits des écrits
de FLAVIUS JOSÈPHE (né à Jérusalem vers 37 et mort à Rome vers
100 ) , et disponibles sur le net.
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Flavius Josephe |
GUERRE DES JUIFS
« Il y a, en effet, chez
les Juifs, trois écoles philosophiques : la première a pour
sectateurs les Pharisiens, la deuxième les Sadducéens, la
troisième, qui passe pour s’exercer à la sainteté, a pris le nom
d'Esséniens[57]
Des deux sectes plus anciennes, les
Pharisiens, considérés comme les interprètes exacts des lois et
comme les créateurs de la première école, rattachent tout au
destin et à Dieu. Ils pensent que la faculté d'agir bien ou mal
dépend pour la plus grande part de l'homme lui-même, mais qu'il
faut que le destin[80] coopère pour chaque acte
particulier que toute âme est impérissable, que celles
des bons seules passent dans un autre corps[81], que celles des
mauvais subissent un châtiment éternel.
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Les Sadducéens |
Quant à la seconde secte,
celle des Sadducéens, ils suppriment absolument le destin et
prétendent que Dieu ne peut ni faire, ni prévoir le mal ; ils
disent que l'homme a le libre choix du bien et du mal et que chacun,
suivant sa volonté, se porte d'un côté ou de l'autre. Ils nient la
persistance de l'âme après la mort, les châtiments et les
récompenses de l'autre monde. Les Pharisiens se montrent très
dévoués les uns aux autres et cherchent à rester en communion avec
la nation entière. Les Sadducéens, au contraire, sont, même entre
eux, peu accueillants, et aussi rudes dans leurs relations avec leurs
compatriotes qu'avec les étrangers. Voilà ce que j'avais à dire
sur les sectes philosophiques des Juifs.
« les Pharisiens, secte juive qui
passe pour être la plus pieuse de toutes et pour interpréter les
lois avec le plus d'exactitude.
ANTIQUITÉS JUDAÏQUES
Les Antiquités
judaïques ou Antiquités juives (Antiquitates
Judaicae en latin) sont une œuvre de la fin
du 1er siècle de l'historien juif Flavius
Josèphe. Elle comprend vingt livres écrits en grec. Elle était
destinée à un lectorat gréco-romain afin de lui faire connaître
l'histoire du peuple juif.
« Les Juifs avaient, depuis une
époque très reculée, trois sectes philosophiques interprétant
leurs coutumes nationales : les Esséniens, les Sadducéens et enfin
ceux qu'on nommait Pharisiens. Bien que j'en aie parlé dans le
deuxième livre de la Guerre des Juifs (05), je les rappellerai
cependant ici en peu de mots.
Les Pharisiens méprisent les commodités de la vie, sans rien
accorder à la mollesse ; ce que leur raison a reconnu et transmis
comme bon, ils s'imposent de s'y conformer et de lutter pour observer
ce qu'elle a voulu leur dicter. Ils réservent les honneurs à ceux
qui sont avancés en âge et n'osent pas contredire avec arrogance
leurs avis. [13] Ils croient que tout a lieu par l'effet de la
fatalité, mais ne privent pourtant pas la volonté humaine de toute
emprise sur eux, car ils pensent que Dieu a tempéré les décisions
de la fatalité par la volonté de l'homme pour que celui-ci se
dirige vers la vertu ou vers le vice. [14] Ils croient à
l'immortalité de l'âme et à des récompenses et des peines
décernées sous terre à ceux qui, pendant leur vie, ont pratiqué
la vertu ou le vice, ces derniers étant voués à une prison
éternelle pendant que les premiers ont la faculté de ressusciter.
[15]

C'est ce qui leur donne tant de crédit auprès du peuple que
toutes les prières à Dieu et tous les sacrifices se règlent
d'après leurs interprétations. Leurs grandes vertus ont été
attestées par les villes, rendant hommage à leur effort vers le
bien tant dans leur genre de vie que dans leurs doctrines.
[16]. 4. (07). La doctrine des Sadducéens fait mourir les âmes
en même temps que les corps, et leur souci consiste à n'observer
rien d'autre que les lois. Disputer contre les maîtres de la sagesse
qu'ils suivent passe à leurs yeux pour une vertu. [17] Leur doctrine
n'est adoptée que par un petit nombre, mais qui sont les premiers en
dignité. Ils n'ont pour ainsi dire aucune action ; car lorsqu'ils
arrivent aux magistratures, contre leur gré et par nécessité, ils
se conforment aux propositions des Pharisiens parce qu'autrement le
peuple ne les supporterait pas.
La quatrième secte philosophique eut
pour fondateur ce Judas le Galiléen. Ses sectateurs s'accordent en
général avec la doctrine des Pharisiens, mais ils ont un invincible
amour de la liberté, car ils jugent que Dieu est le seul chef et le
seul maître. Les genres de mort les plus extraordinaires, les
supplices de leurs parents et amis les laissent indifférents, pourvu
qu'ils n'aient à appeler aucun homme du nom de maître. [24] Comme
bien des gens ont été témoins de la fermeté inébranlable avec
laquelle ils subissent tous ces maux, je n'en dis pas davantage, car
je crains, non pas que l'on doute de ce que j'ai dit à leur sujet,
mais au contraire que mes paroles ne donnent une idée trop faible du
mépris avec lequel ils acceptent et supportent la douleur. [25]
Cette folie commença à sévir dans notre peuple sous le
gouvernement de Gessius Florus (10), qui, par l'excès de ses
violences, les détermina à se révolter contre les Romains. Telles
sont donc les sectes philosophiques qui existent parmi les Juifs.
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James Tissot (français, 1836-1902). Jésus enseigne |
Nb/ texte de Flavius Josephe, à propos
de Jésus Christ :
Le Testimonium flavianum se trouve aux paragraphes 63 et
64 du Livre 18, dont il existe plusieurs manuscrits datant du Moyen
Âge, ainsi qu'il figure dans deux ouvrages d'Eusèbe de
Césarée (~265-~340) : L’Histoire ecclésiastique et
la Démonstration évangélique. Le texte est cependant suspect
d'avoir été interpolé, soit en totalité, soit notamment les
passages signalés entre crochets :
« En ce temps-là
paraît Jésus, un homme sage, [si toutefois il faut l'appeler
un homme, car] ; c'était un faiseur de prodiges, un maître des
gens qui recevaient avec joie la vérité. Il entraîna beaucoup de
Judéens et aussi beaucoup de Grecs ; [Celui-là était le
Christ.] Et quand Pilate, sur la dénonciation des premiers parmi
nous le condamna à la croix, ceux qui l'avaient aimé précédemment
ne cessèrent pas. [Car il leur apparut le troisième jour, vivant à
nouveau ; les prophètes divins avaient dit ces choses et dix
mille autres merveilles à son sujet.] Jusqu'à maintenant encore, le
groupe des chrétiens [ainsi nommé après lui] n'a pas
disparu. »
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James Tissot, Jésus déroule le livre dans la synagogue, 1886-1894 |