Il est intéressant et salutaire de se
rapporter à l'article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme
(1948) :
« Toute personne a droit à la liberté de pensée, de
conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de
changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de
manifester sa religion ou sa conviction seul ou en commun, tant en
public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte
et l’accomplissement des rites. ».Il ne s'agit pas seulement d'affirmer, que: « toute personne a droit à la liberté de religion »...
En effet, cette protection s’applique à une multitude de convictions. Il ne s'agit pas de se limiter à la religion, mais à toute « pensée », à la « conscience » et même à la « conviction » …
Ce qui caractérise une « religion », c'est qu'il ne s'agit pas seulement de conviction, mais de « pratique »... Et il ne s'agit pas seulement de pratiquer librement en privé!
Donc, la pratique étant collective : la liberté de religion se rapproche de cet autre droit civique fondamental qu’est la liberté d’association.
En second lieu : la liberté de religion implique le droit d’exprimer ses convictions en public.
Cependant, comme toute liberté : celle-ci n'est pas illimitée... Des restrictions peuvent être imposées par la loi, dans un objectif précis et légitime.
- Il s'agit de sauvegarder la protection de la sécurité, de l’ordre et de la santé publique, ou de la morale ou des libertés et droits fondamentaux d’autrui.
- Les restrictions ne doivent pas être discriminatoires : elles ne sauraient cibler, directement ou indirectement, une religion particulière.
Exemple : L’interdiction des
minarets en Suisse (en 2009) apparaît comme un cas flagrant de
discrimination, la loi ciblant une seule religion, ne s’appliquant
pas, par exemple, aux clochers des églises.
* La laïcité,
c’est aussi une protection contre les religions lorsqu’elles
veulent imposer par la contrainte leur normativité à leurs membres
ou à toute la société.
Sur tous les sujets de société, elles sont invitées à faire entendre leur voix et oser la controverse.
Paul Ricœur appelait « Laïcité » : une attitude positive de confrontations qui puisse rendre justice à la diversité de la société civile.
Et, puisque qu'aujourd'hui : la religion reconnaît les valeurs de la Laïcité, la religion n'impose plus ses convictions à la société civile... Et, ainsi ...c'est parce que la société est plus radicalement sécularisée que les religions sont amenées à s’affirmer plus dans leur spécificité.
Pour les personnes attachées à une tradition religieuse, celle-ci ne constitue pas une dimension partielle de leur existence, mais un cadre enveloppant tous les aspects de leur vie (familiale, professionnelle, associative…).
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire