Il n'est plus le temps de l'assurance
triomphante des premiers chrétiens... A notre époque médiévale,
la notion de ''Salut'' individuel, prend de l'importance, et hante
l'esprit de chacun.. Aussi, la représentation du Diable évolue ;
il n'est plus un simple ennemi 'extérieur', condamné à être
vaincu par les propagation d'une foi militante, jusqu'au jour où il
sera enfin écrasé pour l'éternité.
Au cours du Moyen-âge, les démons
sont devenus une communauté d'êtres puissants et menaçants... Ils
ne se contentent plus de provoquer des sécheresses, de mauvaises
récoltes ou des épidémies..Ils en sont venus à représenter des
désirs que chaque ''chrétien'' peut nourrir au fond de son cœur...
Et parfois, l'humain peut se sentir victime de forces qu'il est
totalement incapable de maîtriser, et cela même parmi les plus
religieux …
Le Diable gagne en autonomie... Par
exemple, les Templiers sont accusés d'adorer une idole. Il s'avère
que ceci est faux mais que dans le contexte des interrogatoires et
des procès, il est nécessaire qu'il y en ait une , en tant
qu'incarnation de la puissance satanique.
Un vrai croyant, ne peut abriter en soi
le Mal, il est logique de rechercher la source du Mal au dehors de
soi, parmi des êtres qui occupent les limites de la communauté, ils
deviennent alors des proies faciles pour la projection ( telle :
la sorcière …).
Le Diable, dont l'existence est une
vérité indiscutée au Moyen-âge, n'attend plus les égarés dans
les Enfers. Il parcourt la Terre en compagnie de sa cohorte de démons
et intervient activement dans les affaires des hommes.
Pour représenter le Démon, on utilise
les images des dieux païens en cours et toujours honorés dans les
campagnes reculées … Ainsi l'image du dieu Pan, avec ses pattes et
ses cornes de bouc, le dieu paysan ( paysan en latin, va donner païen
) va être diabolisé au point de devenir l'image même de Satan...
Ainsi, le Diable est représenté comme une immonde créature aux pattes poilues, aux sabots fourchus et aux griffes acérées. Sa queue et ses oreilles sont pointues, son nez crochu, son crâne s'orne de deux petites cornes et quelquefois, il possède des ailes noires, vague souvenir de ses origines angéliques. Sa voix est rauque et sauvage et il est connu pour dégager une odeur pestilentielle.
Raoul Glaber, moine et chroniqueur dans les années
1000, rapporta l'avoir rencontré à trois reprises et il en donne
une curieuse description: « Je vis paraitre devant moi un
petit monstre hideux qui avait à peine figure humaine. Il me
semblait avoir, autant que je pus m’en assurer, une taille
médiocre, un cou grêle, une figure maigre, les yeux très-noirs, le
front étroit et ridé, le nez plat, la bouche grande, les lèvres
gonflées, le menton court et effilé, une barbe de bouc, les
oreilles droites et pointues, les cheveux sales et raides, les dents
d’un chien, l’occiput aigu, la poitrine protubérante, une bosse
sur le dos, les fesses pendantes, les vêtements malpropres; enfin
tout son corps paraissait d’une activité convulsive et
précipitée. »
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