J'aime lire les romans de Bernanos;
depuis tout jeune. ''Le Journal d'un curé de campagne'' a
fait partie des premiers 'Poche' que j'ai lus, avec ''Les Pensées
de Pascal''; j'ajoute ce détail, pour reconnaître
qu'aujourd'hui il ne doit pas être évident de trouver un jeune
lecteur de ces titres… !
Les sentiments des personnages, les
situations, et même les lieux et les circonstances des récits de
Bernanos me touchent ; au-delà de tout snobisme intellectuel ou
littéraire, je vous prie de me l'accorder.
- Mais, je n'avais pas encore lu
''Monsieur Ouine'' ; je me gardais cette
possibilité un peu avec gourmandise.
Ausii, un peu agacé contre moi de passer
autant de temps devant mon écran ; j'ai pris la décision de
réagir, avec brio : il est temps de lire '' Monsieur Ouine'' !
Jean-Dominique Vancaulert 1947 |
Je découvre un enfant gâté, Steeny; le comportement étrange d'une gouvernante ( Miss) et la nonchalante mère de
l'enfant... Mère qui me raccroche - un peu - à l'univers clérical de
Bernanos avec ce prêtre à qui elle dit « la douceur a
raison de tout », et qui lui répond que ce sont là les
mots d'une sainte …. Sauf que tout semble déjà faux ! ( je
ne parle que des sentiments exprimés par la mère de Steeny).
Il y a ce lien non avoué entre Miss (
la gouvernante) et Michelle ( la mère) :
- « Miss est rose de surprise,
d’émotion, d’une sorte de saisissement délicieux. Elle
enveloppe sa maîtresse d’un regard doré. »
Jean Dupas né à Bordeaux le 21 février 1882
et mort à Paris le 6 septembre 1964,
est un peintre, affichiste
et décorateur français,
représentatif de l'Art déco
|
Ce jeu entre la mère de Steeny et Miss
envers le jeune garçon sur sa virilité ( non souhaitée) :
Elle le serre contre elle : « Il connaît depuis
longtemps cette violence calculée, sournoise, ces caresses féroces
qui le bouleversent de curiosité, de terreur, d’une sorte
d’écœurement inexprimable. Non, non, que ce secret-là reste
entre eux ! ». Michelle sourit, prie Miss de laisser
Steeny et, « elles lui tournent le dos ensemble,
s’éloignent, serrées l’une contre l’autre... »
Ensuite, nous reculons jusque dans la
jeunesse de la mère, avec ses propres parents...
Et, au fil des lignes, je ne comprends
plus de quel père on parle, du grand-père ? Du père de Steemy
… ? D'ailleurs « Steeny n'est qu'un faux nom, un
sobriquet emprunté par Michelle à son roman anglais favori. Steemy se nomme Philippe, comme son père – le disparu,
l'englouti. ».
Très vite, la narration emprunte celle
d'un rêve... La recherche du mort. Celle d'un tyran … ?
Ensor - L'intrigue |
Pis, c'est l'entrée en scène de la
châtelaine de Wambescourt, Mme de Néréis : un masque sur une
marionnette... ! « Je trouve que vous ressemblez à un
personnage de roman. » dit Steeny.
James Ensor (1860-1949) |
Une histoire de cheval emballé, et
c'est Steemy qui est 'enlevé' ( kidnappé). Je lis : Ginette,
la vieille marquise Destrées, Mme Dorsel ? Je m'y perd !
C'est l'histoire d'une Ginette de
Passamont, avec le bonhomme Anthelmes « « Anthelmes me
dégoûte » fut le cri de toutes les femmes », avant
d'arriver enfin à ce M. Ouine, dévoré de tuberculose « qui
correspond avec le ministre de l'Instruction Publique... »
Pas de lien entre les personnages, les situations ... Je m'y perd... Je recommence tout !
Ces tableaux rapidement brossés,
inachevés – Tout cela est-il finalement réel ?- Ils me font
penser à des toiles d'Ensor..
Vous n'avez rien compris ...? Moi, pas trop non plus ... Bon, la prochaine fois; je reprends tout ...!
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