« L'homme est libre depuis le
commencement. Car Dieu est liberté, et c'est à la ressemblance de
Dieu que l'homme a été fait. » Irénée de Lyon, IIe s.
La liberté c'est le préalable
inconditionnel à tout chemin de foi. Cette liberté revendique
l'utilisation de la raison – incontournable -, mais pas seulement.
La liberté, se nourrit de questionnement, de risque, d'hypothèse,
d'intuition, de passion …
Si les Evangiles, ne contredisent pas
cette appréhension de la Liberté. La religion, beaucoup plus
souvent au service des ''pouvoirs'' que des Evangiles, a bafoué
cette valeur ontologiquement humaine:
- Parler de liberté, ici ; c'est
évoquer en particulier la ''liberté de conscience''. Une idée que
la pape Grégoire XVI en 1832, traitait de « délire » !
Plus gravement, en 1864, le pape Pie IX écrivait dans le Syllabus
que c'est une erreur d'affirmer « Qu'il est libre à
chaque homme d'embrasser et de professer la religion qu'il aura
réputée vraie d'après la lumière de la raison. »
Heureusement, la Liberté ne se donne
pas, elle se prend... parce qu'elle est déjà là, en chaque homme
et femme... C'est ainsi, que le sens est donné. Le Concile Vatican
II , en 1965, reconnaît le droit à la liberté religieuse...
Nous y rajoutons ( ''naturellement'' ) la liberté de conscience qui
inclut la liberté de ne pas avoir de religion ou d'en changer...
- (canon 748) : « Il n'est
jamais permis à personne d'amener quiconque par contrainte à la foi
catholique contre sa conscience »
- (canon 752) : « Ce n'est
pas vraiment un assentiment de la foi, mais néanmoins une soumission
religieuse de l'intelligence et la volonté qu'il faut accorder à
une doctrine que le Pontife Suprême ou le Collège de Évêques
énoncent en matière de foi et de mœurs, même s'ils n'ont pas
l'intention de la proclamer par un acte décisif ; les fidèles
veilleront donc à éviter ce qui ne concorde pas avec cette
doctrine »
Intéressant … ! Je n'aime pas
l'aspect juridique du ''canon'', qui ne colle pas avec le
questionnement spirituel. Mais, je comprends, que l'on puisse
éprouver le besoin de formaliser une ''carte d'orientation''... Ce
que je retire, de cette formulation, c'est la question de
l'obéissance à la Tradition.
'' Obéissance'', ''Tradition'': appartiennent là à un vocabulaire spirituel, qui nécessite – à
tout prix – un respect du cheminement spirituel de chaque personne,
avec son histoire, sa personnalité, sa liberté... C'est la
nécessité pour chacun d'entrer ( librement ) dans une Tradition :
nous sommes des nains sur les épaules de géants qui nous ont
précédés.
Cette '' soumission '' n'est
qu'au service d'une plus grande liberté... « La
Vérité vous rendra libres » Jésus dans Jean 8, 32
« Jésus n'impose jamais...
Si tu veux, viens.
Et l'humilité de Jésus est ainsi,
Lui, il nous 'invite' toujours. Il n'impose pas...
Jésus ne veut pas des chrétiens
égoïstes, qui suivent leur propre 'ego' – ne parlent pas avec
Dieu -,
ni des chrétiens faibles, des
chrétiens qui n'ont pas de volonté propre,
des chrétiens 'télécommandés',
incapables de créativité,
qui cherchent toujours à être
connectés à la volonté d'un autre, et ne sont pas libres.
Jésus nous veut libres ! »
Le pape François.
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